Au moment où j’écris ces quelques mots, j’ignore encore quel
sera le destin de mon roman « La Morsure d’Éros » et l’accueil qui
lui sera fait.
Il est trop tôt, il n’est sorti que depuis une petite quinzaine
de jours, à peine.
Mais j’avais envie de vous parler de ce livre qui a
une place un peu particulière parmi mes autres textes.
Il n’est pourtant pas ma première romance historique puisque
je m’y étais déjà essayée avec les 5 novellas du « Le Psyché d’Anteros »
et les 4 parues en numérique chez J’ai
Lu.
C’est d’ailleurs à cause (ou grâce à) de l’une des nouvelles
appartenant au recueil Le Psyché d’Antéros « Sigisbée » que
m’est venue l’envie d’écrire La Morsure d’Éros.
Ces deux textes mettent en scène des « vampires »
(les guillemets ont leur raison d’être mais je ne vous en dirai pas plus)
créatures pour lesquelles j’ai une fascination littéraire et personnelle et
qui, manifestement, stimulent mon imagination, surtout s’il s’agit de les
réinventer un peu ou de jouer avec eux.
Arius de « Sigisbée » est donc de la même espèce
de vampires que Pâris et Morghann de La morsure d’Éros…
L’époque aussi est identique, mais l’action de La Morsure d’Éros
se situe à Paris et non à Venise.
Paris. Encore. Oui.
Que voulez-vous, je nourris une passion pour l’histoire de
cette Ville…
Sans oublier qu’il ne me viendrait pas à l’idée de situer un
de mes textes ailleurs qu’en France.
Pour autant, si mon histoire se déroule à Paris et au XVIIIe
siècle, époque réputée lumineuse, je n’avais pas envie d’écrire une
énième romance tout en dorure et strass, satin et velours. J’avais envie d’aborder aussi du moins beau, du moins propre, un autre tableau que celui servi la plupart du
temps dans les romances. Parce qu’il était plus intéressant à mes yeux d’évoquer
un Paris oublié ou méconnu que Versailles ou sa Cour. Les grands on les connait,
on s’en souvient. Les petites gens, on les oublie.
Pour le reste, j’avoue être particulièrement friande des
romances historiques, mais….
Vous vous doutez bien qu’il devait y avoir un mais.
Je ne sais pas si cela vous fait le même effet mais quand dans
un résumé on m’annonce un libertin ou un débauché, eh bien c'est idiot mais je m’attends à
découvrir un débauché ou un libertin…
Sauf que je suis systématiquement déçue. Aussi séduisants
soient-ils, ils restent somme toute drôlement sages et leurs mœurs vont
rarement plus loin que la position du missionnaire…
(À ce propos, si vous connaissez une romance historique avec
un vrai débauché, je suis preneuse…)
Bref, tout ça pour dire que j’avais envie de mettre en scène
un débauché.
J’en ai mis deux dont un doublé d’un beau salaud…(mais ça ce
n’est pas la première fois n’est-ce pas) que j’ai dotés de mœurs « antiques »
pour reprendre l’expression de Pâris lui-même, ce qui, presque logiquement me
conduit à parler de l’aspect érotique de ce roman.
La Morsure d’Éros est, pour l’instant en tout cas, le texte
le plus charnel que j’ai pu écrire, en termes de mots et en termes de
situations, et peut-être aussi vis-à-vis du code du politiquement correct de la
romance historique (là encore en termes de situations et de mots).
Enfin, non pas peut-être. C’est certain. Et même délibéré. J’avais
très envie de briser les barrières convenues de la romance pour aller me
promener hors de ses sentiers battus. J’avais envie de me lâcher...
C’était un risque en soi, que j’ai sans doute accru en
incluant des scènes MM ainsi qu’une scène MMM et une MFM.
Un risque parce que
ceux qui ne lisent pas ce genre de textes n’aimeront pas mon texte à cause de
cela, parce que ceux qui ne lisent que du MM n’aimeront pas (ou ne me liront pas) en raison de l’histoire MF.
D’autres feront la moue parce qu’ils estimeront que j’ai frôlé de trop près certaines limites, parce qu’il y a des mots crus, parce qu’ils trouveront l’écriture parfois trop empreinte de préciosité ou de poésie, parce qu’il y a des descriptions, parce que je n’arrive pas à m’interdire de glisser des références ou des détails… parce que… parce que… parce que…
Quoi qu’il en soit, j’ai adoré écrire cette histoire et je
l’assume telle qu’elle est, avec ses défauts car elle ne peut pas en être
exempte.
J’espère qu’elle fera passer un bon moment à certains
(beaucoup si j’osais) d’entre vous.
Que ce soit le cas ou pas, n’hésitez pas à m’en toucher un
mot ou deux.
Oh, j’oubliais…
Il n’est pas impossible qu’un personnage de « Siana » se
soit faufilé entre certains mots…