21 déc. 2014

Quelques nouvelles du Jardin d'Hiver



Bonjour à toutes et à tous.

La rédaction de mon roman "Le Jardin d'Hiver" avance bien.

Et en cette période de fêtes j'avais envie de vous faire un premier petit cadeau sous la forme de deux petits extraits.

J'espère qu'ils vous plairont




La retenant fermement contre lui, l’assurant ainsi de la réalité de son désir alors qu’il ne lui prodiguait encore que de chastes douceurs, il effleura cette zone si sensible juste sous son oreille, du bout de la langue. Le frisson courant sur la peau de la jeune femme l’incita à se concentrer sur ce point précis qu’il ne cessa de titiller, mordiller, lui soutirant de douces plaintes dont il a se délecta.
En cet instant, l’on aurait pu imaginer Sam occupé à se nourrir de la vie de la jeune femme à la manière d’un vampire.

Le jeune homme n’aurait pour sa part peut-être pas nié cette impression car il s’abreuvait bel et bien. Quoique s’il ne volait rien à Sophia, elle lui faisait don d’un peu d’elle. Sous ses lèvres, sa peau pulsait, distillant son parfum à un rythme régulier, cette senteur qui était aussi elle, divine, grisante. Par le biais de sa fragrance, elle s’insinuait en lui, se faufilait dans son cerveau, s’écoulant tel un ruisseau paresseux dans son esprit dont elle imprégnait les terres les plus fanées, celles où son espoir avait fini par se flétrir mais surtout cet îlot stérile où dépérissait une partie de lui. Sam ne connaissait rien de plus délicieux que les eaux limpides de l’essence de cette femme.

[...]

Se laissant tomber à genoux devant elle, Sam dégrafa les deux boutons du jean puis en repoussa les pans comme il aurait pu le faire avec les pétales d’une fleur insolite. Encore une fois incapable de résister à la tentation, il posa ses lèvres sur ce trésor nacré, juste sous la ravissante alcôve de son nombril, avant de les faire courir sur ce satin chaud. Rien, pas même le petit hoquet fébrile de la jeune femme n’aurait pu le détourner de cette fervente agape. Sans doute le comprit elle, car si Sophia glissa ses doigts dans ses cheveux, ce ne fut pas pour l’éloigner d’elle mais pour l’inviter à continuer.
Un ronronnement grave empli l’espace de leur petite bulle intime. Un gémissement étouffé lui répondit.
Prisonnier et ravi de l’être, captif du sortilège de sa peau dont il ne pourrait plus se passer désormais, Sam fit remonter ses mains le long des jambes de la jeune femme, appréciant déjà le galbe de ses cuisses et de ses fesses. Contraint de s’éloigner d’elle le temps de l’aider se défaire de ses bottines et du vêtement, il fit contre mauvaise fortune bon cœur en s’octroyant le plaisir de laisser courir ses yeux sur le corps de Sophia.
Aucun mot n’aurait pu exprimer à lui seul ce que Sam éprouvait. Il songea vaguement à en inventer un. Quel barbarisme pourrait à la fois exprimer son émotion devant sa splendeur, la passion qu’elle lui inspirait et cette espèce de désespoir qui le  tourmentait ? Devait-il utiliser le terme « amour » à la fois si galvaudé et si empli de sens ? Non, en l’occurrence, il s’agirait d’un sophisme. Car si ce sentiment était bel et bien présent dans le cœur de Sam, son urgence ne résultait pas de lui. Pas seulement de lui. Son désir au devenir sauvage, plus tyrannique à mesure que les secondes s’écoulaient, était l’œuvre de sa part bestiale qui, si elle revendiquait la jeune femme comme sienne et l’aimait à sa manière, harcelait Sam pour qu’il abandonne la rhétorique et se conduise en barbare avec elle.

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